En 1974, après un été de ‘petits jobs’, je m’achète mon premier appareil photo 35mm.
Pour l’adolescent que je suis, c’est un objet de prestige, qui fait l’admiration de tous. Je passe de longues soirées, enfermé dans ma salle de bain aménagée en laboratoire. Les ‘tirages de portraits’ épuisent mon argent de poche, dans l’odeur d’hyposulfite de sodium.
Chaque photo est alors le fruit d’un arrêt sur image dans le temps, d’un cadrage et d’une hésitation, quant à sa pertinence. L’image est composée lors de la prise de vue et le trucage est une hérésie. Le portrait, c’est du sérieux !
Au tournant du millénaire arrive la photo numérique. Fini les films 36 poses : les cartes mémoires sont si ‘gigatesques’ que je peux photographier sans compter. Je quitte le cadrage parfait du portrait pour mitrailler les moments furtifs de la rencontre.
Mais les couleurs numériques sont ternes, le Kodachrome me manque. Le trucage réhabilité devient le mode d’expression privilégié. Ce n’est plus seulement la capture de l’image qui compte, mais aussi le moment où je vais la rejouer, la colorier, la réinterpréter sur mon écran. Photoshop devient mon Kodachrome.
Quatre thèmes récurrents (voire obsessionnels) au carré, qui ont inspiré des textes à mon épouse. En 2020, elle plonge dans mes photos pour en extraire de petites vignettes sonores, des instantanés verbaux, des impressions poétiques. Cette exposition vous livre le fruit de nos regards croisés.
Les Figures Passantes ; Monter te Voir ; Voir Vernier ; Voir Ailleurs.
Vernissage :
Vendredi 26 avril 2024 dès 18h
Exposition :
Samedi 27 avril 2024 de 11h à 21h
Dimanche 28 avril 2024 de 11h à 18h
Lecture & Discussion (autour de la créativité) :
Samedi 27 avril à 11h et 16h
Dimanche 28 avril à 11h et 16h